Par ma mère, je descends d'une famille DROUIN implentée dans les environs de Nancy depuis le début du XVIIIème siècle, et plus particulièrement à Faulx. Dans cette famille, le couple formé par Joseph DROUIN et Catherine MASSON est resté plus particulièrement dans ma mémoire pour plusieurs raisons.
Lors de la recherche de mes ancêtres maternels, j'ai assez rapidement constaté que je descendais deux fois de ce couple, par leurs fils Etienne et Sigisbert. Joseph DROUIN et Catherine MASSON étaient ainsi les ancêtres de Marie Louise Catherine DROUIN, mon arrière-arrière-grand-mère, par son père Etienne Edouard DROUIN mais également par sa mère Françoise Adeline MOUROT. Encore un cas d'implexe et donc quelques ancêtres en moins à rechercher...
Extrait de mon arbre sur Geneanet montrant la parenté entre les parents de Marie Louise Catherine DROUIN |
En épluchant une partie des registres de la paroisse de Faulx, j'y avais découvert l'accouchement fatal de Catherine MASSON : il s'agissait au moins de son 8ème accouchement, et ni elle ni l'enfant ne survécurent.
Acte de Sépulture de Catherine MASSON - 1766 - Faulx [1] |
On peut lire dans l'acte que "l'enfant qu'elle portait ayant présenté un bras a été baptisé sur ce membre par la sage femme". Est-ce la réalité des faits ? L'enfant se présentait-t-il effectivement mal ou bien le curé a-t-il écrit cela pour que l'enfant soit considéré comme baptisé avant son décès ? Quoi qu'il en soit, je trouve cet acte toujours aussi émouvant d'autant qu'il concerne une femme sans qui je ne serai pas là...
On remarque aussi dans cet acte une chose assez peu courante dans les campagnes : Joseph DROUIN, mais également ses enfants, Etienne et Madeleine, respectivement âgés de 15 et 16 ans, savent signer, et leur signature est plutôt assurée. C'est d'ailleurs la première fois que je vois la signature de témoins aussi jeunes sur des registres.
C'est aussi avec Joseph DROUIN que j'ai découvert le métier de coquetier [2]
Dans tous les actes où il est cité, ce métier est précisé, jusqu'à son acte de sépulture (pas de retraite à l'époque !), et deux de ses fils étaient également coquetiers.
Acte de Sépulture de Joseph DROUIN - 1791 - Faulx [3] |
Autre rareté dans cet acte, la cause du décès du défunt est indiquée : Joseph DROUIN est "mort d'une quinte d'asthme". On peut également voir que ses enfants devaient avoir eu le même niveau d'éducation, puisque ses fils Nicolas et Sigisbert signaient également tous les deux d'une écriture assurée.
Je n'avais pas encore pris le temps de compléter mes informations sur cette famille depuis l'ouverture des archives en ligne de la Meurthe et Moselle, et j'ai profité du challenge pour le faire. Merci Sophie ! Grâce à cette initiative, ma généalogie devient de plus en plus fiable.
Sources :
[1] Acte de Sépulture de Catherine MASSON, 03/05/1766, Site Internet des Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle (AD54), Faulx BMS 1765-1792 5Mi186/R3, vue 21
[2] Sur son site "Les Vieux métiers de nos ancêtres", http://www.vieuxmetiers.org/, D. Chatry en donne la définition suivante : marchand ambulant récoltant les produits frais tels que beurre, oeufs ... dans les campagnes pour les revendre au marché.
[3] Acte de Sépulture de Joseph DROUIN, 25/07/1791, Site Internet des AD54, Faulx BMS 1765-1792 5Mi186/R3, vue 717
Merci pour ce billet. L'acte de décès de Catherine Masson est poignant. En peu de mots, il raconte un accouchement dystocique. L'enfant se présente mal. Le bras est sorti (à mon avis c'est vrai), c'est peut-être une présentation par l'épaule, c'est peut-être une manoeuvre désespérée ou mauvaise manoeuvre de la sage-femme qui aggrave les choses. La description faite laisse penser à une dystocie (mauvaise présentation). Dans ces situations dramatiques, baptiser l'enfant est primordial. L'ondoiement sur le petit bras évite à la famille la douleur d'une césarienne post-mortem parfois ordonnée (même danss les petits villages) pour baptiser malgré tout l'enfant et vérifier qu'il est bien décédé...
RépondreSupprimerLe nombre de grossesses de Catherine Masson est un des facteurs de risque de dystocie.
A l'époque de cet accouchement les sage-femmes n'ont pas d'enseignement dans les villages, il leur est souvent reproché d'"intervenir" et de provoquer le drame par des manoeuvres inappropriées...
Merci Gloria pour ce commentaire très instructif.
SupprimerAh! De nouveaux coquetiers ! ;)
RépondreSupprimerL'acte de décès est effectivement poignant et bien détaillé par le curé de la paroisse. On retrouve quelques fois les causes des décès dans certains actes. Par exemple, l'acte de sépulture d'un de mes aïeux explique qu'il est décédé en mangeant un morceau de raisin...