mardi 9 avril 2013

H comme... Homonymie

Qui n'a pas rencontré d'homonymes en remontant son arbre généalogique ? De mon côté, ils sont nombreux, que ce soit en Lorraine ou en Bourgogne. Je vais vous en présenter aujourd'hui un cas assez original.



Lorsque j'ai commencé à travailler sur mon arbre généalogique, j'ai assez vite compris le principe qui donnait aux garçons le prénom de leur parrain et aux filles celui de leurs marraines. Ce qui faisait que les mêmes prénoms continuaient à se transmettre de génération en génération. Et quand c'était le grand-père, un oncle paternel ou un cousin qui transmettait le sien, cela conduisait immanquablement à des homonymies, quelques fois faciles à identifier, d'autres fois beaucoup plus trompeuses notamment quand ces homonymes se trouvaient dans une même fratrie.

Je ne compte plus le nombre de Benoit VILLECOURT que j'ai rencontrés... Je me souviens aussi du mal que j'ai eu à m'y retrouver entre deux frères portant le même prénom à la naissance, mais pas toujours dans les autres actes les concernant. J'ai finalement trouvé l'officialisation du prénom d'usage du second dans l'inventaire après décès de leur père, ce qui m'a enfin permis de remettre un peu d'ordre dans mon fichier.

Concernant les homonymies, l'acte le plus incongru que j'ai pu rencontrer est l'acte de mariage de François FOURNIER et Elisabeth MARTIN célébré en 1826 à Faulx :


Acte de Mariage de François FOURNIER et Elisabeth MARTIN - 1826 - Faulx [1]

En voici la transcription :
 
L'an Mil huit cent vingt six, le vingt trois du mois de mai, à dix heures du matin.
Pardevant nous Jean-Baptiste-Antoine Febvré, maire, officier de l'Etat civil de la commune
de Faulx, canton de Nomeny, département de la Meurthe, à la maison commune. Sont comparus
François Fournier, né à Faulx le quatorze floréal an quatre de la république française, vigneron
demeurant à Faulx, garçon majeur, fils de Défunt Fournier Etienne, vivant manoeuvre demeurant
à Faulx, décédé au dit Faulx le vingt-cinq septembre mil huit cent vingt quatre, et de Martin
Elisabeth
, décédée à Faulx le dix sept decembre mil huit cent quatorze, ainsi qu'il en conste par
les extraits des actes de décès délivrés par le maire de Faulx et ci-joint, présent Nicolas
Fournier tailleur d'habits demeurant à Faulx, ayeul paternel au futur, lequel déclare donner
son consentement au présent mariage ; Et Martin Elisabeth, née à Faulx le trois avril mil
sept cent nonante trois, vigneronne demeurant à Faulx, fille majeure de Martin Jean Baptiste
coquetier demeurant à Faulx, ci-présent et consentant, et Lhuillier Catherine, ci-présente et
consentante ; les quels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et
dont les publications ont été faites devant la principale porte de notre maison commune ; savoir :
la première le Dimanche sept du mois de mail mil huit cent vingt six, à l'heure de midi, et la
seconde le Dimanche suivant, quatorze du mois de mail mil hui cent vingt six, heure de
midi, aucune opposition au dit mariage ne nous ayant été signifiée, faisant droit à leur
réquisition, après avoir donné lecture de toutes les pièces ci dessus mentionnées et du Chapitre
VI du titre du code civil intitulé : du Mariage, avons demandé au futur époux et à
la future épouse s'ils veulent se prendre pour mari et pour femme, chacun d'eux ayant
répondu séparément et affirmativement, déclarons au nom de la Loi, que François Fournier
et Elisabeth Martin sont unis par le mariage, de quoi avons
dressé acte, en présence de Nicolas Didillon, âgé de quarante un ans
vigneron demeurant à Faulx, beau frère au futur, François Martin agé
de trente ans vigneron demeurant à Faulx, cousin germain au futur, Dominique Martin âgé de
quarante ans, manoeuvre demeurant à Faulx, frère à la future et Joseph Martin âgé de
trente sept ans vigneron demeurant à Montenoy, aussi frère à la future, les quels après qu'il
leur en a été aussi donné lecture l'ont signé avec nous et les parties contractantes
à l'exception de Nicolas Didillon premier témoin qui a fait sa marque ordinaire pour
n'avoir l'usage d'écrire.


Je sais bien qu'on dit souvent que les hommes recherchent, sciemment ou non, une épouse ressemblant à leur mère, mais là François FOURNIER fait quand même fort : il épouse sa mère, enfin plutôt son homonyme.

Ce jour là, François FOURNIER épouse aussi sa cousine, car Elisabeth MARTIN (mère du marié) était la soeur de Jean Baptiste MARTIN (père de la mariée), et peut-être la marraine de la mariée. Bref, on se marie en famille... mais ça, on en reparle demain...


Sources :
[1] Acte de Mariage de François FOURNIER et Elisabeth MARTIN, 23/05/1826,  Site Internet des Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle (AD54), Faulx N 1793-1872 M 1793-1852 5 Mi 186/R4 vue 803

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