samedi 12 juillet 2014

S comme... Suzanne et Suzanne

J'ai la particularité d'avoir des grands-parents homonymes. En effet, mes deux grand-pères se prénommaient Henri et mes deux grand-mères Suzanne. Ce sont ces deux femmes que je veux mettre à l'honneur aujourd'hui.


Le challenge est l'occasion de rouvrir des cartons d'archives familiales et de me plonger dans les vieilles photos que j'ai la chance d'avoir en dépôt. Elles sont souvent annotées et me permettent donc d'identifier les personnes qui ont pris la pose.

Aujourd'hui, c'est à partir de ces photos que je vous propose d'évoquer mes deux grands-mères.

Suzanne Eugénie Marie Louise COLIN, ma grand-mère paternelle

Née le 29 décembre 1900, au crépuscule du 19ème siècle, à Lamure-sur-Azergues, elle était la fille de Jean COLIN (futur Papa Jean), médecin, et de Eugénie LAMY (future Nanie). Elle arrivait un an après le premier enfant du couple, Pierre Marie, qui était décédé à la naissance, et 4 ans avant une petite Marie Madeleine, qui ne vécut que 4 jours.

Elle fut donc élevée comme une enfant unique... ou presque. En effet, suite au décès de ses parents, Eugénie s'occupa beaucoup de Laurent LAMY, son jeune frère, qui avait 10 ans de moins qu'elle. Bien qu'étant son oncle, Laurent eut donc un peu une position de grand-frère pour Suzanne, malgré les 15 ans qui les séparaient.


Suzanne à Claveisolles - 1909


Suzanne rencontra son futur époux, Henri VILLECOURT, par l'intermédiaire du pharmacien de Lamure, Dominique PETIT. Il était marié avec Marie GOYARD, originaire de Montmelard et cousine issue de germain du père d'Henri.

Henri et Suzanne se marièrent à Lamure en 1920 et partirent ensuite une année à Paris où naquit leur fille aînée. Ils vécurent ensuite à Toulon, où naquirent 5 de leurs 8 enfants, et à Brest. Ils revinrent à Paris quand Henri quitta la marine.

Femme de marin, Suzanne était souvent seule pour s'occuper de ses enfants. Mais les vacances d'été permettait à la famille de se retrouver avec les cousins en Bourgogne.


1924 - Dernier été à Montmelard avec la famille d'Auguste NESME frère d'Agathe - collection privée



1926  - Eté à Dompierre les Ormes. Suzanne et Meeta sont enceintes respectivement de Marie-Paule et Yves qui naitront tous les deux à l'automne suivant - collection privée

Dans les années 50, Henri et Suzanne achetèrent une grande maison à Lamure, maison qui deviendra LA maison de famille pour les générations suivantes.

C’est dans cette maison qu’est morte Suzanne en 1987, dans le village où elle était née et où elle s'était mariée. Elle laissait derrière elle 8 enfants, 24 petits-enfants et 24 arrière-petits-enfants (ce dernier nombre a plus que doublé par la suite)


Suzanne Alphonsine PRUDHOMME, ma grand-mère maternelle

Née le 18 mars 1913 à Champigneulles, un an après Jeanne et un an avant Odette, elle était la fille cadette d'Albert PRUDHOMME et Lucie MERKLEN. Le décès prématuré et brutal de son père en septembre 1914 fit d'elle une orpheline de guerre, pupille de la nation.

Sa mère se remaria avec Emile CABAILLOT en 1920, et même s'il ne remplaça jamais son père, Suzanne eut beaucoup en affection pour lui.


Emile et Lucie avec Odette à gauche et Suzanne a droite - collection privée


Suzanne ne fréquenta l'école que jusqu'au certificat d'études. Elle dût ensuite travailler. Elle apprit la sténo dactylo à l’école Pigier de Nancy et travailla ensuite comme secrétaire chez un notaire. Je me rappelle bien de sa machine à écrire, qu’elle utilisait pour son courrier et sur laquelle elle tapait encore très vite quand j'étais enfant.

Je ne sais pas précisément comment elle rencontra Henri FOURNIER, son futur époux. Elle aimait raconter qu’il on avait remarquée grâce à ses jolies jambes. La photo ci-dessous semble le confirmer.


Henri et Suzanne en voyage au Haut-Koenigsbourg - collection privée

Suzanne et Henri se marièrent à Nancy en 1938.


1938 - Mariage de Suzanne et Henri - Église Saint-Léon - collection privée

Suzanne accoucha de son premier enfant en mars 1939, mais il mourut à la naissance. Elle fut à nouveau enceinte rapidement, mais la guerre de 39-45 avait commencé. Henri fut rapidement fait prisonnier et envoyé dans une ferme en Allemagne, où il fut bien traité. Suzanne, avec sa mère, ses beaux-parents et sa sœur Jeanne, participa à l'exode de la population vers le Sud de la France suite à la débâcle de l'armée française. Et c'est dans un hôtel de la Lozère, sur un lit de camp, qu'elle accoucha de son fils en septembre 1940. 

De retour à Nancy, elle éleva son fils seule, jusqu'à la libération d'Henri à la fin de la guerre. Le couple eut rapidement une première fille, ma mère, qui fait partie des enfants du baby-boom, puis une seconde en 1950, qui décéda subitement à l'âge de 30 ans.

Henri ayant trouvé une belle place de commercial pour la SA Pont-à-Mousson, le couple passa toute sa vie à Nancy dans la jolie maison qu'ils avaient fait construire, et où leurs petits enfants sont souvent venus passé leurs vacances. 

Suzanne mourut à Nancy en 1996, 11 après son mari, dans la ville où elle avait passé presque toute sa vie. Elle laissait derrière elle ses 2 enfants survivants, 8 petits enfants et 5 arrière-petits-enfants (10 autres sont nés depuis).

1 commentaire:

  1. Bonjour

    Merci pour votre commentaire, n'ayant pas pu me servir de l'ordinateur ces derniers jours c'est avec un peu de retard que je vous réponds. Effectivement internet permet d'accéder aux registres d'état-civil plus facilement, mais malheureusement, d'autres sources parfois très riches en renseignements sont encore difficiles d'accès.

    Votre article, très intéressant, me fait penser à une grande-tante de mon père. Elle s'appelait Suzanne et son époux Henri !

    Encore merci pour votre commentaire et bonne journée,

    Cordialement,

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