vendredi 20 juin 2014

Q comme... Québec

Aujourd'hui, je vous propose de traverser l'Océan Atlantique pour aller au Canada et plus particulièrement dans la province du Québec, à la suite du Dr Raymond VILLECOURT, cousin germain de mon arrière-grand-père Pierre, et frère d'Eugénie, qui avait immigré en Argentine.




Je connaissais par Badie l'existence du Dr Raymond VILLECOURT, et j'avais même vu dans ses albums des photos de deux de ses fils, Edmond et Roger. Ils avaient servis comme engagés volontaires au Camp-Hôpital militaire de Saint-Cloud pendant la première guerre mondiale, et Badie et sa famille avaient pu les rencontrer en 1916.


Roger VILLECOURT, assis, entouré de ses cousins issus de germain
Louis, Henri, Albert et Marie


Edmond VILLECOURT à droite, avec Louis, Marie et leur mère Agate.

Je savais aussi que mon oncle Jean, qui fut dans la marine française, avait eu l'occasion de rencontrer l'un ou l'autre de ces cousins lors d'une escale à Montréal.

J'étais loin d'imaginer l'étendue de ma famille vivant en Amérique du Nord.

Petit retour en arrière...

Deuxième enfant [1] de Jean Antoine VILLECOURT, conducteur de train, et de Marie Claudine LAMAIN, Raymond VILLECOURT est né le 18 septembre 1867 au Creusot (Saône-et-Loire).




Raymond VILLECOURT sur les genoux de sa mère à 15 mois.
Photo annotée par sœur Eugénie - collection privée

Voilà une biographie le concernant que j'avais trouvé sur Internet il y a quelques années.

"...Raymond VILLECOURT fait ses études classiques chez les Jésuites et au Lycée Lamartine avant d'entrer à l'Ecole de médecine navale de Rochefort. Médecin-major de 2ème classe de la marine française, il fait la campagne d'Islande en 1888 et, deux ans plus tard, il est en mission en Amérique de Sud. Il reçoit un doctorat honorls causa de l’Université de Cordoba en 1891.

Mis en congé à sa demande en 1892, il entre au laboratoire de physiologie de Mathias-Duval à la faculté de médecine de Paris puis il est admis comme interne provisoire à l'Asile national de Vincennes durant un an et à l'Asile départemental de Nanterre. Lauréat en 1894, de l'Académie de médecine pour un mémoire sur l'étiologie de la grippe, il soumet l'année suivante. un mémoire sur le polymorphisme en bactériologie et finalement en 1896, il présente une thèse sur les infections secondaires. Cette même année, il est délégué au Congrès de la Colonisation de l'Amérique du Sud à Buenos Aires.

Après un séjour en Guyane avec la marine française, il rentre en France en 1898, atteint de paludisme.

Marié et père de sept enfants, il s'établit avec sa famille au Québec en 1900, dans le but de refaire sa santé. A Lorrainville dans le comté de Pontiac, il se livre à l'agriculture en qualité d'associé d'une compagnie de colonisation qui compte des actionnaires français. Il s'installe à Montréal en juin 1905. Il est lauréat de l'Académie de médecine de Paris et titulaire du prix Montyon pour son travail sur le typhus exanthémateux. Déjà médaillé pour son dévouement en temps d'épidémie, il reçoit la médaille d'honneur de la Société française de Sauvetage. Il est fait officier d'Académie par le consul général de France à Montréal le 4 avril 1914. Il participe au comité de patronage du Congrès d'eugénique à Londres et au Comité scientifique internationalde l'Institut de Plasmologie et de Biomécanisme universel de Bruxelles. En 1910, il est délégué de la Société de chirurgie de Paris et représentant de la France au congrès de l’AMLFAN à Sherbrooke. En 1912, il publie un Annuaire général des médecins de langue française des Trois Amériques et Dépendances qui contient 3 000 noms. En 1920, il fonde L'lndépendance médicale."

D'après les informations de Badie, je savais qu'il avait 8 enfants, et non pas 7 comme indiqué dans l'article, et qu'il était revenu en France vers 1925 avec son épouse Claudine SALZAT et plusieurs de leurs enfants.

C'est la date de naissance de son 3ème enfant, Roger qui m'a permis de retrouver l'ensemble des naissances de ses frères et sœurs.

En effet, d'après les notes de Badie en ma possesion, Roger était né le 6 janvier 1900 à Bordeaux. Grâce à l'entraide généalogique sur Internet, j'ai pu obtenir l'acte de naissance, non pas sous le nom de Roger VILLECOURT, mais sous celui de Roger SALZAT : en effet, Raymond VILLECOURT et Claudine SALZAT n'étaient pas mariés en 1900. En marge de l'acte, il était indiqué que Roger avait été légitimé par le mariage de ses parents à Trémolat le 29 juillet 1926, soit 26 ans plus tard !!!

Ayant pu obtenir une copie de cet acte, j'ai eu l'excellente surprise d'y trouver la liste complète des enfants du couple, ainsi que leurs dates et lieux de naissance, puisqu'ils étaient tous légitimés en même temps.

Raymond et Claudine était un couple moderne pour l'époque puisqu'ils vécurent maritalement quasiment toute leur vie, et ne se marièrent que quelques années avant leur décès, sans doute pour faciliter leur succession.

Raymond mourut en 1932 à Trémolat, deux ans après son épouse.

Voici donc les 8 enfants du couple :


  1. Edmond, né le 20 juin 1896 à Paris et décédé à Bergerac en 1990.
    Marié à Rose LOIZEL. Sans postérité.
  2. Marcelle, née le 4 février 1898 à Sèvres. Elle reste célibataire mais adopta deux enfants au Canada
  3. Roger, né le 6 janvier 1900 à Bordeaux, et décédé en 1929.
    Marié à Antoinette ROY, il eut 4 enfants, d'où une importante postérité au Québec et en Colombier Britanique
  4. Fernand, le premier des enfants à être né au Canada, le 2 février 1903 à Ville-Marie et décédé en 1987. Il quitta le Québec pour l'Alberta.
    Marié avec Thérèse REMILLARD. Le couple eut 14 enfants entre 1933 et 1951, d'où une très nombreuse postérité
  5. Suzanne, née le 31 octobre 1905 à Montréal et décédée vers 1983-1984 à Bergerac.
    Mariée à Thomas PATERSON. Sans postérité.
  6. André, né le 14 juin 1908 à Montréal et décédé dans le Nord de la France en 2011 à près de 102 ans !!!
    Marié avec Louise DELAGE. Le couple a eut deux filles qui vivent en France.
  7. Lucien, né le 17 octobre 1913 et décédé en 1933.
    Sans postérité.
  8. Georges, né le 24 août 1916 à Montréal.
    Pas d'information complémentaire.

En faisant des reherches sur Internet, mais également grâce à la mise en place de mon premier blog, j'ai pu entrer en contact avec de nombreux descendants de Raymond VILLECOURT et Claudine SALZAT, et ainsi compléter progressivement l'arbre généalogique.

Depuis, des liens se tissent ou se retissent progressivement grâce aux réseaux sociaux, et l'une de mes petites cousines a même pu faire connaissance de ces lointains cousins à l'occasion d'une année d'étude au Canada.


Notes et sources :
[1] Avant lui, ses parents avaient eu un autre fils, Auguste, qui ne vécut que quelques mois. Ils eurent par la suite 3 filles, Eugénie, Lucille, Jeanne.

[2] Le parcours professionnel de Raymond VILLECOURT est extrait de l'article "Ces médecins montréalais en marge de l'orthodoxie" par Rita DESJARDIN paru dans le Bulletin Canadien d'Histoire de la Médecine Volume 18: 2001 / p. 325-347, s'appuyant elle-même sur la revue médicale La Cliniquee, 2 (1911) : 21; 5 (1914) : 105; 13 (1922) : 221.
L'article complet est disponible sur Internet au format PDF à l'adresse http://www.cbmh.ca/index.php/cbmh/article/view/473/472

4 commentaires:

  1. Oh Benoît ! tu as si bien résumé notre histoire Québécoise. J'ai enfin appris le lien génealogique que nous avions et je sais qu'il y aurait tellement plus à dire...mais tel n'est pas le but d'un blog...merci merci merci pour tout ces beaux textes, Andrée V. du Québec

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  2. Merci Andrée. Ce genre de commentaires me montrent que j'ai raison de persister dans mes recherches. @mitiés

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  3. Un des plaisirs de la généalogie : retrouver des ancêtres qui ont émigré et se découvrir des "cousins" dans tous les coins du monde... Bravo pour ces recherches et cet article

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  4. Ginette Villecourt, cousine20 janvier 2024 à 23:34

    Très très intéressant! Merci pour ce partage, je le note et en ferai part à mon fils Eric et mes petits enfants Léo et Margo! Bonne continuité 🥰🥰🥰

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